Le ministère de l'Éducation nationale, en lien avec le ministère de la Culture, souhaite mener une campagne ambitieuse de mobilisation pluriannuelle en faveur du livre et de la lecture pour susciter l'envie de lire chez les enfants et les jeunes. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la priorité donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter et respecter autrui), notamment pour les plus fragiles.
C'est la raison pour laquelle, jeudi 12 octobre, Jean-MIchel Blanquer et Hélène Carrère d'Encausse, Secrétaire perpétuel de l'Académie française, ont lancé la campagne "Ensemble pour un pays de lecteurs", en présence d'académiciens, d'écrivains, de représentants de l'association des Maires de France et de l'association des Maires ruraux de France et de bénévoles membres des associations Lire et faire lire d'Alexandre Jardin, mais aussi Silence, on lit! impulsée par l'académicienne Danièle Sallenave. Le recteur Gilles Pécout était présent à cet événement organisé à l'Institut de France, avec des élèves de l'académie.
Accueillant @jmblanquer, l'historienne H.Carrère d'Encausse,Secrétaire perpétuel de l'Académie,va à la rencontre des élèves @Academie_Paris pic.twitter.com/Oem1T6SUWS
— Gilles Pécout (@GillesPecout) 14 octobre 2017
L'École doit transmettre l'essentiel, c'est-à-dire, l'apprentissage et le goût de la lecture. Le ministre souhaite ainsi renforcer la place du livre à l'École en soutenant davantage les bibliothèques des écoles et les CDI, mais aussi en créant des rendez-vous plus réguliers entre les élèves et le livre, tout en mobilisant pour cela associations, familles, et l'ensemble de la société.
Le ministre de l'Éducation nationale entouré d'Erik Orsenna et d'Hélène Carrère d'Encausse
Focus sur le projet "Silence, on lit !"
Instaurer un rituel de lecture, c'est justement l'idée de l'association Silence, on lit!, qui commence à essaimer un peu partout en France. Il s'agit en fait de créer un rendez-vous quotidien de lecture de quinze minutes, généralement entre le déjeuner et la reprise des cours, pour l'ensemble de la communauté éducative de l'école. Les élèves, mais également tous les enseignants et personnels, se plongent ainsi quinze minutes durant dans une lecture personnelle, avec le livre de leur choix.
Dans l'académie de Paris, le projet, initié par la CARDIE en mai 2017, et soutenu par la mairie de Paris, a, en quelques mois à peine, convaincu près de trente écoles. Les équipes pédagogiques, très enthousiastes, en tirent déjà un bilan positif. Elles constatent un effet d'apaisement sur les enfants, mais également un changement de regard les uns sur les autres. "Cela contribue également à développer leurs compétences argumentatives, car ils échangent entre eux sur leurs lectures", explique Mariannick Dubois-Lazzarotto de la CARDIE.
"Ce rituel de lecture individuel dans un cadre collectif comporte une forte dimension républicaine", ajoute madame Dubois-Lazzarotto. "C'est un mode d'entrée dans la culture littérraire pour tous, qui peut devenir un rite de l'école publique aisément partageable".
A la faveur d'un partenariat avec l'Espe, des chercheurs vont observer durant l'année la construction de cette culture littéraire chez les élèves. Une restitution est prévue à la fin de l'année. L'extension dans les collèges est également à l'étude pour l'année prochaine.
Enseignants, directeurs d'école, si vous souhaitez rejoindre le projet Silence, on lit, contactez la CARDIE : ce.cardie@ac-paris.fr
A l'école Jomard (19e arrondissement), le quart d'heure de lecture quotidien a été instauré en septembre (crédits : Ville de Paris)