La Grande Guerre s’accompagne d’une recrudescence de la mortalité tuberculeuse. De 1906 à 1918, la France passe du cinquième au deuxième rang des pays les plus exposés d’Europe. Le taux de mortalité provoqué par ce fléau atteint 2 pour 1000 en 1917 pour fléchir ensuite. Cette maladie constitue la cible majeure des courants hygiénistes qui se sont multipliés au tournant du siècle. Les « visiteuses d’hygiène », infirmières exerçant les fonctions d’une assistante sociale avant l’heure et chargées de « montrer le chemin de la santé aux malades et de préserver la santé des bien-portants ». Elle s’attaque encore au mur de silence qui entourait, avant guerre, une maladie tenue pour honteuse à bien des égards et se lance dans une grande campagne de propagande qui mobilise les techniques et savoir-faire publicitaires américains.