Auguste Rodin
L'Homme qui marche, grand modèle
1907
Plâtre
H. : 218,3 cm ; L. : 160,2 cm ; P. : 74,9 cm
N° inv. S.05715
Auguste Rodin
L’Homme qui marche, grand modèle
1907
Bronze
H. : 213,5 cm ; L. : 71,7 cm ; P. : 156,5 cm ;
N° inv. S. 00998
- Formes
Statue d’homme - figure fragmentaire - sans tête ni bras, plus grand que nature. Dépasse l’échelle humaine, simplification des formes. Rodin privilégie la représentation du corps en mouvement plutôt que la pose académique figée. Il s’agit de l’étude du mouvement de la marche avec basculement du bassin en contre-point des épaules et qui donne à voir le passage, la transition d’une attitude à une autre.
Paradoxalement au titre les deux pieds sont à terre, encrés dans le sol.
- Techniques
Cette figure est née de l’assemblage d’une étude des jambes du Saint Jean-Baptiste et de son torse, en plâtre. Elle est reproduite à une échelle monumentale en bronze. Les agrandissements sont réalisés grâce à une machine le pantographe en procédant morceau par morceau. Le modelé lisse des jambes contraste avec les crevasses du torse.
- Significations
Rodin collectionne des sculptures greco-romaines, certaines à l’état fragmentaire. Rodin avait remarqué que cela ne diminuait en rien leur beauté ni leur pouvoir d’expression, au contraire, le regard, ici, est attiré par la vigueur du mouvement et de la musculature. Une puissance plastique expressive et émotionnelle émerge de cette oeuvre.
- Usages
Un modèle plus petit conçu dès la fin des années 1890 figure à l’exposition de 1900 au Pavillon de l’Alma. Cette première version, en plâtre, est constituée de fragments d'études réalisées dans le cadre des recherches pour le Saint-Jean Baptiste ; Petit Homme qui marche sur socle agrandi. Rodin décidera plus tard d’en faire tirer un bronze agrandi, ce qui lui confère une monumentalité accrue.
- In situ
Dessin de mémoire (observation puis on tourne le dos) puis croquis à vue.
- Prolongements possibles
- Arts plastiques : travailler sur les assemblages de fragments en 2 dimensions (photomontage) et / ou en 3 dimensions (fragments d’objets ou de jouets).
- Histoire des arts : Alberto Giacometti : L’homme qui marche - 1947.
E. Muybridge / E.J. Marey : la chronophotographie ; décomposition du mouvement.
L'homme qui marche, une source d'inspiration (on trouve une représentation de cette statue sur le billet de 100 Francs suises de 1998)...
Impénétrable et pourtant si troublant, l’homme de Giacometti ne possède aucun trait personnalisable. Il n’est vêtu que de sa peau étrangement bosselée. Par cette absence d’identification de son visage, le personnage exalte une portée universelle qui exerce sur le spectateur une intrigante fascination.
A travers cette sculpture, l’artiste a su capter ce moment décisif d’un homme qui révèle en lui une force fondée sur son propre élan.
L’homme d’Alberto Giacometti ne se pose pas de question. Il vient de quelque part et se dirige vers un ailleurs. D’un pas décidé, les yeux rivés vers l’horizon, il semble s’élancer pour découvrir, comprendre et aller de l’avant, comme s’il avait un but à poursuivre. Sa conscience en éveil, il traverse le temps pour observer le monde. Ses pieds, ancrés dans le sol le relient inéluctablement à la terre avec qui il ne fait plus qu’un. Ici, c’est tout l’être entier qui se déplace à travers une force oblique, vers un avenir à créer." Source : http://www.unesco.org/artcollection/NavigationAction.do?idOeuvre=2919&nouvelleLangue=fr