Emile Ratier est issu d’une famille de paysans établie dans l’ouest de la France, à Soturac. Cultivateur, le jeune homme quitte l’exploitation agricole pour partir au front, en 1914. De retour de la guerre, il rejoint la ferme familiale et devient marchand de bois coupé, puis sabotier. A partir de 1960, Emile Ratier traverse une période de dépression alors que sa vue baisse progressivement, jusqu’à une cécité totale.
Dès l’affaiblissement de sa vision, il commence à travailler le bois, plus particulièrement l’ormeau, avec lequel il fabrique des sculptures mobiles animées de manivelles et d’autres mécanismes sonores. Les bruits et les grincements lui permettent de vérifier la finition de l’objet ainsi que sa mobilité. Ses travaux représentent essentiellement des charrettes, des manèges, des animaux, mais aussi la Tour Eiffel ainsi que toutes sortes de véhicules insolites.L’atelier d’Emile Ratier est situé dans une grange, à l’arrière de sa ferme. Il y accède par un ingénieux système de fils de fer suspendus en hauteur, sur lequel il fait glisser sa main.
Source : https://www.artbrut.ch/fr_CH/auteur/ratier-emile
© Jean François Hamon
Articles de bois. 1937-1980. H : de 30 cm à 250 cm.
Formes : ensemble d’objets en bois animés, à l’aide de petites manivelles qui engendrent mouvements et grincements sonores.
Techniques : Morceaux de bois de récupération, taillés, sciés et assemblés à l’aide de clous, fil de fer et ficelle. Chaque article possède un mécanisme propre qui le fait bouger tout ou partie. Chaque article est doté d’un objet sonore ; grelots, boulons ou couvercles de boîtes de conserve qui se fait entendre pour notre plus grand plaisir et qui permettait à Emile Ratier de reconnaître au son, les objets manipulés.
Significations : Emile Ratier, agriculteur dans le Lot, marchand de bois et sabotier devient aveugle progressivement à la suite de la Première Guerre mondiale. Dès 1965, pour échapper à la dépression, il se met à « bricoler » des objets non utilitaires qui évoquent la vie à la ferme : tracteur, tarare, mais aussi des souvenirs de permission à Paris : la tour Eiffel, La Grande Roue, ou de moments festifs : cirques, arênes ou encore des moyens de transports : charrettes, bateaux ...
Usages : Emile Ratier travaille pour lui-même, par nécessité intérieur, dans une grange transformée en atelier. Tous ses outils sont à portée de mains, sa famille lui fournit des morceaux de bois divers, cagettes…
« Mes objets proviennent de mon cerveau et de mes mains proprement dit, alors j’imite à peu près le fonctionnement des machines anciennes. C’est que des fois, il faut un mois, des fois il faut deux mois, y a des bricoles à faire et des assemblages.»
Le cirque d'Alexandre Calder
Les machines de Jean Tingely
Le poète ferailleur
Arts plastiques : Collecter, découper et assembler, divers morceaux de bois pour créer des formes, des figurines ou des petites maquettes.
Technologie : Mettre en mouvement l’objet inventé grâce à des engrenages, poulies, ficelles, fils de fer, roues, mécanismes à ressort, élastiques …
Français : Donner voix à Emile Ratier en enregistrant l'entretien (cf. pdf à télécharger)
Réalisations :
La tour Eiffel des CP de l'école Falguière
La machine des Cm1 de l'école Rouelle