4 questions à... Eric Granier

1. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Mon parcours est assez chaotique. Après le bac, j’ai commencé des études de médecine, mais j’ai dû arrêter en troisième année à cause de problèmes de santé. J’ai ensuite tenté une année en arts appliqués, mais je ne me trouvais pas assez bon et je ne voyais pas de débouchés concrets. J’ai alors repris des études d’anglais à distance et validé une licence à la Sorbonne Nouvelle. À l’époque, j’envisageais de passer le CAPES, mais mon objectif s’est peu à peu estompé. Arrivé à 28 ans, je me suis dit qu’il était temps d’entrer dans la vie active. Un peu par hasard, j’ai exploré les concours de la fonction publique, accessibles avec mon diplôme et offrant une sécurité de l’emploi. J’ai passé et réussi le concours d’ADJAENES en externe en 2020.

J’ai d’abord été affecté au SIEC (Service interacadémique des examens et concours), mais j’ai rapidement dû être hospitalisé pendant trois mois. Mon retour a été difficile dans un environnement où je n’ai pas trouvé ma place. J’ai poursuivi mon stage à l’École nationale de chimie physique et biologie de Paris (ENCPB) Pierre-Gilles-de-Gennes, où j’occupais des fonctions de gestionnaire de scolarité. Sans accompagnement spécifique et face à la complexité des tâches, je me suis senti un peu perdu. En septembre 2022, j’ai intégré le CIO nord. J’y ai trouvé un environnement bienveillant qui a pris en compte mon handicap. En 2023, une nouvelle directrice a pris ses fonctions. Le contact a tout de suite été positif : elle est très humaine et patiente. Le turn-over au sein de l’équipe m’a aussi permis d’expliquer mes tâches aux nouveaux arrivants, ce qui a renforcé mes compétences. Aujourd’hui, je suis fonctionnaire de catégorie C titulaire.

2. Quelles sont vos missions, au quotidien ?

Le CIO nord accueille des jeunes, élèves ou étudiants, ainsi que des adultes en quête d’informations ou de conseils pour leur orientation. Nous sommes deux à assurer les missions administratives. Avec mon binôme, je suis en charge de l’accueil, de la gestion administrative, du secrétariat et de la maintenance du fonds documentaire.

J’assure l’accueil physique des personnes ayant rendez-vous et, pour celles qui n’en ont pas, je vérifie si l’un des vingt psychologues de l’Éducation nationale du CIO nord peut les recevoir. Je gère également l’accueil téléphonique : il s’agit de filtrer les demandes, d’orienter les appelants vers le bon interlocuteur et de fixer des rendez-vous en fonction des créneaux disponibles et des permanences des psychologues.

Je traite et transfère les courriels, gère les circulaires et les questions adressées au CIO, assure le suivi des dossiers et fais le lien avec la Division de l’élève du Rectorat. J’ai également un rôle clé dans la gestion de la salle d’auto-documentation, en particulier pour l’organisation et la mise à jour des brochures ONISEP en libre consultation.

Par ailleurs, je réalise un travail statistique : les visiteurs remplissent une fiche avec des informations sur leur niveau scolaire et leur parcours, je retraite ensuite ces données afin qu’elles puissent être exploitées par la direction. En complément, j’ai une mission de référent RH, ce qui implique la gestion des contrats, des congés, etc.

3. Qu'est-ce qui vous a le plus étonné lors de votre prise de fonction ?

Avant d’intégrer le CIO, je n’en avais jamais fréquenté. Dans mon esprit, cela se résumait à une simple mission d’accueil. Or, j’ai découvert une diversité de tâches insoupçonnée. Le CIO nord reçoit un public varié, notamment des élèves allophones nouvellement arrivés en France, ce qui implique une collaboration avec le CASNAV (Centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs). Ce contact avec une population très diverse a été une vraie découverte.

4. Que diriez-vous à une personne qui s'interroge sur la fonction publique, et hésite à postuler ?

Travailler dans la fonction publique, c’est exercer un métier qui a du sens. C’est contribuer au bien commun et rendre service aux usagers – en les traitant comme on aimerait être traité soi-même. Il y a une véritable dimension humaine et sociale dans mon travail, et plus largement dans le rôle du CIO.

Pour les personnes en situation de handicap, la fonction publique offre aussi la possibilité d’exercer un métier dans un cadre qui prend en compte leurs besoins spécifiques. J’ai personnellement passé un concours de droit commun, sans connaître à l’époque le dispositif de recrutement spécifique des BOE (bénéficiaires de l’obligation d’emploi). C’est après coup que j’ai découvert cette possibilité, qui représente un levier important pour l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap.

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