Parle-moi Laïcité, une vidéo réalisée par le lycée Diderot

Travail d''élèves de Première de la spécialité HGGSP du lycée Diderot (XIXe arr.), sous la conduite d'Aurélia Merle d’Aubigné et Yaël Boublil, présenté lors de la Journée de la laïcité 2021

Neutralité de l’État, séparation des pouvoirs, situations des minorités religieuses, droits de l’homme, sociétés sécularisées… Sous la conduite d'Aurélia Merle d’Aubigné, professeure d’histoire-géographie, chargée de mission à l’Équipe Laïcité - Faits religieux et de Yaël Boublil, professeure de Français, sept élèves de Première du lycée Diderot (XIXe arr.) se sont emparés de ces thèmes en s’appuyant sur le chapitre « États et religions » de leur l’enseignement de spécialité pour présenter dans une vidéo différents modèles de laïcité, mais aussi pour dénoncer des exemples de persécutions organisées contre des minorités dans des États qui ne sont pas laïques. La vidéo a été filmée par des élèves de terminale de l’option Cinéma Audio-visuel.

Les modèles laïques français, turc et indien et leurs évolutions respectives étaient représentés par Walid, Clara et Ange, tandis que Sara, Kamel et Gladys donnaient leur voix pour l’une à une réfugiée ouighour, pour l’autre à un chrétien pakistanais et enfin à une Rohingya, réfugiée en France.

L’objectif de ces échanges était d’abord de caractériser chaque modèle de laïcité, leur histoire, leurs bases institutionnelles et juridiques.

Puis, Clara et Ange ont dressé un tableau des dérives que connaissent certains régimes laïques aujourd’hui, notamment en Inde et en Turquie où la religion majoritaire, qu’elle soit hindoue ou musulmane, est instrumentalisée par le pouvoir en place. Trois élèves représentant des minorités persécutées en Chine, au Pakistan ou au Myanmar, ont alors pris la parole pour décrire l’enfermement dans des camps, les accusations de blasphème et les pogrom dont leurs compatriotes sont victimes. Les élèves présents dans l’auditorium du lycée Raspail ont pu alors constater la fragilité du modèle laïque et l’ampleur de la répression des minorités dans les régimes autoritaires.

La spécificité française, portée par Walid, s’est articulée autour d’une chronologie émancipatrice depuis la pensée des Lumières, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, en passant par Victor Hugo, les lois scolaires de Jules Ferry et la loi de 1905. Ses cinq camarades déploraient quant à eux, à l’unisson, l’absence de neutralité de l’État dans leurs pays et l’imbrication du cultuel et du culturel.

Walid a poursuivi en citant un passage fameux du discours de Jaurès prononcé à Castres le 30 juillet 1904 : « Démocratie et laïcité sont identiques. Qu’est-ce que la démocratie ? (…) la démocratie n’est autre chose que l’égalité des droits. » Or, il n’y a pas égalité des droits si l’attachement de tel ou tel citoyen à telle ou telle croyance, à telle ou telle religion, est pour lui une cause de privilège ou une cause de disgrâce.
Dans aucun des actes de la vie civile, politique ou sociale, la démocratie ne fait intervenir légalement la question religieuse. Elle respecte, elle assure l’entière et nécessaire liberté de toutes les consciences, de toutes les croyances, de tous les cultes, mais elle ne fait d’aucun dogme la règle et le fondement de la vie sociale. »
Marwan, le modérateur, et Walid ont finalement conclu : « On est tous d’accord pour dire que la laïcité est un pilier pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales et qu’elle nous parle de démocratie. »

Mise à jour : avril 2022