4 questions à... Faustine Bertho

Professeure de physique-chimie
Lycée Lavoisier, 5ème arrondissement

« Passion et énergie »

1. Enseignante, est-ce une vocation ou un hasard ?

Initialement, je me destinais à la recherche ; j'ai une double licence en physique et chimie car j'hésitais entre les deux disciplines. Au fil du temps, je me suis rendue compte que la recherche ne me plaisait pas tant que cela. J'ai alors commencé à m'intéresser à l'enseignement. Plus j’en parlais autour de moi, notamment à mes camarades, plus l'idée de transmettre le savoir me séduisait.

C'est pendant un stage à la fin de ma licence que cette envie s'est confirmée.  Ma famille, où il y a quelques fonctionnaires mais pas d’enseignants, n’en a pas été surprise – « Tu finiras prof », me répétait-on depuis bien longtemps.

L'année de préparation au concours a été intense, mais j'ai réussi l'agrégation du premier coup.

2. Comment se sont passés vos premiers pas ?

J’ai passé mon année de stage au lycée Louis-le-Grand. Il a d’abord fallu asseoir ma légitimité de jeune enseignante pas beaucoup plus vieille que mes élèves – mais l'âge a aussi ses avantages : on comprend leurs doutes, leur anxiété, notamment les élèves de classe préparatoire que j’ai depuis la rentrée puisque je suis moi-même passée par la case concours il y a peu. Mon plus grand étonnement : constater qu’il y a beaucoup de choses à penser pendant une heure de cours. Gérer la classe, aborder une notion, rebondir sur autre chose… Il faut aussi réussir à poser sa voix. Ce qui n’est pas simple quand on a 40 élèves devant soi... C'est impressionnant au début, puis cela devient un automatisme.

3. Comment vous efforcez-vous de rendre la physique-chimie accessible et engageante pour vos élèves ?

J'essaie de trouver des exemples dans le quotidien. Je passe parfois plus de temps à réfléchir à cela qu'à préparer mes cours ! Mon entrée favorite est l'anecdote, celle que l’on pourra raconter le soir à table ou à ses copains et qui fera retenir tel ou tel point du cours.

Titulaire en zone de remplacement (TZR), j’enseigne actuellement en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) au lycée Lavoisier. En prépa, le plus difficile c'est la densité du programme, qui ne permet pas de s’appesantir sur tel ou tel chapitre ; il faut être concis, précis. Mais la classe est soudée, les élèves impliqués, j'ai été très bien accueillie et l’ambiance de travail est très bonne.

4. Que diriez-vous à quelqu’un qui souhaite rejoindre l’éducation nationale et devenir enseignant ?

Je lui dirais qu'il est essentiel de réfléchir à ce qu'implique le métier d'enseignant avant de se lancer. Il faut aimer transmettre. Il faut être capable d'interagir avec les élèves, d’avoir une relation saine avec eux.  Deux mots-clés : passion – car c'est un métier de passion avant tout –  et énergie, car l'implication va bien au-delà des seules heures de cours. C'est un métier fait de petites victoires – l'année dernière, j'ai réussi à faire participer en classe des élèves qui n'étaient pas particulièrement intéressés par ma matière. Un métier énergivore, mais qui galvanise.

Devenez enseignant, devenez C.P.E. dans l'académie de Paris

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Rencontre avec Julie Bethelot, C.P.E.

Faustine Bertho enseignante

Mise à jour : janvier 2025