1. Pourriez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai intégré Sciences Po Grenoble en 2016, où j’ai passé cinq années. Très tôt, j’ai su que je voulais m’orienter vers la fonction publique, même si cela restait encore flou au départ. Ce choix s’est imposé naturellement : je ne me projetais pas dans le secteur privé, j’avais besoin de retrouver des valeurs qui faisaient écho à mon environnement familial – un père médecin hospitalier, une mère engagée dans le secteur associatif, une grand-mère institutrice. Mon parcours universitaire a donc progressivement pris cette direction : stages dans la fonction publique, spécialisation en scolarité, et un master carrières administratives. Après Sciences Po Grenoble, j’ai intégré l’université Panthéon-Sorbonne pour y préparer les concours de l’ENA et de l’INET. J’ai été admissible à l’ENA, mais j’ai échoué aux oraux.
J’ai alors intégré la Direction de la sécurité sociale en CDD en 2023, où j’ai exercé comme chargé de mission sur l’Aide Médicale de l’État (AME). Ce fut une expérience très formatrice, notamment grâce à une responsable qui m’a transmis le goût du management ; elle m’a confié qu’elle se sentait très utile en tant qu’agent public, mais encore plus en tant qu’encadrante, et que c’était là qu’elle trouvait le plus de sens. C’est une idée qui m’a marqué. En parallèle, je me préparais aux concours des IRA, en travaillant le soir et le week-end. J’ai réussi l’IRA de Nantes, et après six mois de formation, j’ai pu choisir le poste qui répondait à tous mes critères : géographie, administration déconcentrée et encadrement. J’ai ainsi rejoint le rectorat de Paris en septembre 2024.
2. Passer par les IRA, cela apporte quoi ?
C’est avant tout un socle de valeurs communes aux attachés. Durant six mois, les élèves-attachés intègrent le positionnement qui est attendu d’un fonctionnaire de l’Etat d’une part ; et d’autre part ils sont outillés pour participation à la conduite de l’action publique. Par ailleurs, c’est une formation qui offre une vraie structuration du projet professionnel. On apprend à formaliser son parcours, à comprendre les logiques de stratégie de carrière. Mais au-delà de cela, la plus-value des IRA, c’est la communauté. On y fait des rencontres marquantes : d’abord avec les cadres qui nous forment, et qui apportent autant un cadre théorique qu’un retour d’expérience métier ; ensuite avec les élèves, qui deviennent parfois des amis, toujours des contacts professionnels solides. Ce réseau est un atout précieux.
3. Quelles sont vos missions au quotidien ?
En tant que chef du Service de l’organisation et de la programmation scolaire du privé sous contrat, je suis chargé, sous le contrôle de ma hiérarchie, de déléguer les moyens aux établissements privés sous contrat de l’Académie de Paris. Mon rôle consiste à maitriser la réglementation et veiller à sa bonne application, tout en portant des choix stratégiques. Je dois être en mesure de justifier les décisions prises par le rectorat, en concertation étroite avec les têtes de réseaux dans une logique partenariale. Et puis, bien sûr, beaucoup de tableaux Excel, dans lesquels je trouve un vrai intérêt intellectuel en tant qu’outil de pilotage !
Nous évoluons dans un contexte parisien où les moyens de l’enseignement privé sous contrat sont un enjeu croissant, en lien avec les contraintes qui pèsent sur le budget national ainsi qu’avec la dynamique des effectifs parisiens. Cela renforce l’intérêt du poste. Pour donner un exemple concret de mes missions, j’ai consacré ces dernières semaines à la finalisation de la rentrée 2025, qui est l’aboutissement de trois mois de groupes de travail, de négociations et d’échanges.
4. Qu'est-ce qui vous a le plus étonné lors de vos premiers mois au rectorat de Paris ?
Sans doute l’ampleur des responsabilités confiées à un jeune cadre issu des IRA – et l’exposition qui en découle ! En administration centrale, la structure hiérarchique est plus " classique ", et je n’avais pas cette latitude d’action. Ici, il faut être réactif, capable de prendre des décisions et d’assumer pleinement leur impact.
5. Que diriez-vous à quelqu'un qui envisage de rejoindre l’Éducation nationale ?
C’est un choix fondé sur des valeurs, un engagement qui a du sens. Il est essentiel d’être en accord avec ce que l’on défend. Par ailleurs, l’Éducation nationale, comme la fonction publique en général, offre des conditions de travail favorisant un bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle : des congés adaptés, du télétravail possible, un cadre qui permet un véritable épanouissement. C’est un environnement propice à une carrière enrichissante et porteuse de sens.

Mise à jour : mars 2025