L'école, engagée dans la démarche d'évaluation, à laquelle ont été associées la communauté éducative, le périscolaire, le RASED, le personnel médico-social et les parents d'élèves, a identifié ses enjeux en termes d’apprentissage et de parcours, puis a élaboré un projet centré sur les savoirs fondamentaux qui articule amélioration du climat scolaire et réussite des élèves, pour beaucoup issus de familles non francophones.

Le projet consiste à mettre en place des cercles de conteur avec l’association "Des histoires à la bouche" : une conteuse intervient en classe toute l’année et mène un cercle de conteur avec les élèves et l’enseignant, racontant plusieurs histoires que les élèves s’approprient pour finalement prendre en charge seuls la narration, devenant eux-mêmes conteurs autonomes. En parallèle, les enseignants sont formés au sein de la circonscription et peuvent animer les cercles de conteurs avec les familles, notamment à la bibliothèque du quartier, partenaire du projet.

La structure du cercle de conteur, codifiée et ritualisée permet à chaque enfant de se lancer dans l’oral : même les petits parleurs prennent la parole, avec des comptines à gestes tout d’abord, puis grâce à des histoires en randonnée, enfin avec des contes plus complexes. Le groupe vient en appui pour soutenir et prolonger l’histoire. La cohésion du groupe se trouve renforcée par ce travail en coopération. Les enfants développent l’écoute, l’attention, la mémorisation, l’imaginaire, la créativité. Le répertoire de contes constitue un enrichissement culturel socle d’une mémoire collective. Ce bain de langue est riche et de qualité.

Pour enrichir le projet, s’est développé un travail autour du théâtre d'ombre. Grâce aux jeux d’ombre et de lumière, l’univers qui se déploie captive même pour les plus jeunes qui mettent leur corps en scène dès la première séance. Pendant que les élèves s’approprient l’histoire physiquement, les adultes verbalisent et étayent les actions par le langage. L’appréhension de l’histoire par le corps permet aux enfants de mieux la comprendre et de la verbaliser par la suite.

Ces deux expérimentations de théâtre d’ombre et de langage s’avèrent complémentaires.

Le projet propose à l’élève ce parcours original qui lie expression corporelle et langage et favorise le développement des compétences psychosociales : capacité d’observation et d'écoute de l'autre, empathie, coopération. Le projet a une dimension territoriale car il se déploie en partenariat avec la crèche, l’école élémentaire, les autres écoles de la circonscription, la bibliothèque et le conservatoire.